Plus de deux tiers des projets éoliens ces dernières années ont donné lieu à des recours en justice. Les autres formes de contestations (manifestations, pétitions…), sans avoir fait l’objet d’une comptabilité précise, sont plus fréquentes encore. Les délais d’implantation observés se voient prolongés de plus de cinq ans par ces oppositions, parfois dix. Les résistances aux projets photovoltaïques, bien que plus limitées, sont elles aussi fortement ressenties sur le terrain par les acteurs du développement des énergies renouvelables. Malgré les dispositifs de concertation mis en place localement, les abandons de projets, coûteux en temps et investissements, sont de plus en plus fréquents.

Et pour cause : la majorité de ces dispositifs s'appuient sur une vision des résistances aux EnR datant des années 2000, où la conflictualité et les clivages sur le développement éolien et photovoltaïque étaient relativement limités. Mais au fil des années 2010, le sujet s’est hautement politisé, ce qui a contribué à renforcer le dynamisme des oppositions... et la diffusion des rumeurs sur les effets secondaires de l'éolien ou du photovoltaïques. Des rumeurs qui brouillent les débats en côtoyant les arguments réels.